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hélène bessette - extraits de presse

« Bessette transforme les états d’âme du coeur en sons. (…) Un vrai trip littéraire. »
Émily Barnett, Grazia, 28 janvier 2011. (à l’occasion de la sortie de N’avez-vous pas froid)
« Le tableau, sans décor ni figures, sans échappatoire, est infiniment cruel, saisissant d’âpreté et de justesse. » Nathalie Crom, Télérama, 12 janvier 2011. (à l’occasion de la sortie de N’avez-vous pas froid)
« Ida est le dernier texte d'Hélène Bessette que la maison Gallimard accepta de publier, en 1973. Ida est domestique. Dans une ouverture inouïe, plus déroutante encore que le brillant début de MaternA, Bessette ventriloque la patronne, ou les patronnes successives d'Ida - et se laisse ventriloquer par elle(s).
Ida. Regardez pas vos pieds comme ça. Levez un peu la tête. Pourquoi baissez-vous toujours la tête comme ça ? Vos pieds... vous les connaissez. Ils ont grandi avec vous. Vous les avez toujours vus vos pieds. Vos pieds. Pas vrai. Ida. Votre vie bornée par vos énormes pieds. Le délire du titre, ce sont les voix des dominants, bien sûr, mais aussi celui, possible, d'Ida, et puis sans doute celui de la romancière, Hélène Bessette de chez Gallimard, comme elle disait d'elle-même, mais encore le dé-lire requis du lecteur, car il nous faut réapprendre à lire ici, un texte aux repères génériques défaits, recomposés, un texte à la croisée du roman, de la poésie, du théâtre, du cinéma - montage, didascalies internes (souvent très drôles - le drame bessettien est parfois comédie), poids des blancs typographiques et des passages à la ligne, théorie intégrée du roman... le "système" Bessette est au point dès les premières œuvres - mais ce dernier livre a quelque chose de poignant, et le désespoir qu'il porte ne peut qu'avoir aujourd'hui, en ces temps où les dindons de la farce sont plus que jamais éternellement les mêmes, un écho terrible. »
Nathalie Quintane, Sitaudis.fr, 2009
« Texte virtuose et grinçant, formidable travail de montage à la croisée du roman, de la poésie et du théâtre. Neuf ans après la mort d’Hélène Bessette, la réédition de ses livres permet de découvrir l’une des écrivains françaises les plus excitantes de la seconde moitié du XXe siècle. Pas moins. »
Raphaëlle Leyris, Les Inrockuptibles, 23 juin 2009. (à l’occasion de la sortie de Ida ou le délire)
« Une écriture extraordinairement singulière et libre. (…) Hélène Bessette brise le récit, invente des formes, jette les phrases, les mots, sur les pages dans de savants arrangements : et toujours l’essentiel est dit, de la nature humaine, de ses vices, de ses vertus, de sa drôlerie, de son ordinaire. »
Martine Lecoeur, Télérama, 24 janvier 2007.
« L’oeuvre d’Hélène Bessette est fort, novatrice, originale, cohérente. Il suffit de laisser au vestiaire le lecteur de littérature de confort que nous sommes et de se laisser guider. Comme au théâtre. Embarqués avec Bessette, nous ne pouvons pas plus nous arrêter sur le toboggan des mots que le spectateur de Phèdre ou Hamlet. »  Alain Nicolas, L’Humanité, septembre 2006.
« Voilà un “olni” nerveux et saccadé, qui met en pièces une certaine idée du récit et démembre ses personnages, façon cut-up, en ricanant. (…) Pas de leurre sentimental, ni même de psychologie, mais le théâtre sans syntaxe d’une société à nu. » Fabrice Gabriel, Les Inrockuptibles, 26 septembre 2006.

« Voici venu le temps des romans difficiles», disait Hélène Bessette. Cette formule dissuasive signifiait, précisait-elle, que le roman devait «combler son retard sur les autres arts» et se fixer la poésie comme horizon. Un programme dont l’ambition égalait celle du nouveau roman, un ensemble d’écrivains qui furent ses contemporains, et avec qui elle ne se confondit pas. La tension poétique d’Hélène Bessette, plus que vers le questionnement du récit ou la remise en cause du personnage, la porte vers la langue. (…) Se pencher sur ces pages, à y tomber, pris dans l’attraction vertigineuse des phrases lancées dans le vide par cette voix qui parle: c’est l’expérience qui attend le lecteur.
(…) C’est l’aventure de la langue qui constitue la grande affaire d’Hélène Bessette: comment les mots vont trouver leur place dans la «page désarticulée de ma vie», comment l’écriture peut non pas agir, persuader, convaincre, ni même produire une vision claire de la situation, mais accéder à un discours, un flux sans coupure, sans retour, sans contradiction, c’est le nœud même, poignant, du roman. Aller au-delà de «l’ombre coupée de la lettre blanche», but du flot d’écriture déclenché par ces envois pressés, où l’angoisse porte plus sur le dire que sur ce qui adviendra. »
Alain Nicolas, l’Humanité.fr, 6 janvier 2011
« Refusant les artifices du roman, l’écrivain s’est concentrée sur la mécanique des êtres : « Mon œil unique et fidèle, à optique à enregistrement perfectionné, à vingt dixièmes de vision, mon œil bien visionné s’est fixé sur : /le Monde prés de moi en délire/Cette Humanité aux Portes/aux portes de la folie.» Ne restent que les mots crus et la syntaxe minimale, les angles d’une écriture « irritante, recherchée, presque hystérique, selon Alain Bosquet, [qui] finit par s’imposer dans un grand délire majestueux ».
Claire Paulhan, Le Monde des livres, vendredi 3 novembre : Hélène Bessette : furieusement moderne